Définition de LICENCIEUX, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : li-san-si-eû, eû-z'

DÉFINITIONS

1
Qui agit avec licence ; déréglé.
De là vient que le peuple trop licencieux, abusant du pouvoir qu'on lui avait laissé, en a été dépouillé sans contradiction
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Du minist. des pasteurs, ch. 15
Je n'avais jamais aimé cette société spirituelle, mais licencieuse, dont, depuis quelques années, Lafare et Chaulieu faisaient les délices
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. II, p. 183, dans POUGENS
Il se dit aussi des choses. Mener une vie licencieuse.
Quand tout était barbare, ce prélat [le cardinal Bibiena] avait fait jouer sa Calendra, pièce d'intrigue et d'un vrai comique, à laquelle on ne reproche que des moeurs un peu trop licencieuses ainsi qu'à la Mandragore de Machiavel
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Art dramatique.
2
Qui offense la pudeur. Il est très licencieux en paroles.
Il se dit aussi des choses.
Ces conversations licencieuses qui d'un jour à un autre vous font perdre insensiblement la pudeur et l'horreur du vice
de Louis BOURDALOUE dans Myst. Circonc. de J. C. t. I, p. 84
En prêchant contre la licence des moeurs, il compose un roman licencieux
de Denis DIDEROT dans Claude et Nér. I, 66
3
Il se dit quelquefois, dans la littérature et les beaux-arts, de ce qui se fait par une licence trop grande et non autorisée. Cet architecte a fait un emploi licencieux de tel ornement.
Quant à l'unité de lieu, je n'en trouve aucun précepte ni dans Aristote ni dans Horace ; c'est ce qui porte quelques-uns à croire que la règle ne s'en est établie qu'en conséquence de l'unité du jour, et à se persuader ensuite qu'on le peut étendre jusques où un homme peut aller et revenir en vingt-quatre heures ; cette opinion est un peu licencieuse
de Pierre CORNEILLE dans 3e disc.
Il [Malherbe] s'obstina avec un nommé M. de Laleu à faire des sonnets licencieux dont les deux quatrains ne fussent pas sur mêmes rimes
de Paul PELLISSON dans Hist. de l'Acad. IV, Maynard.
Les auteurs français, à l'exemple des Latins, ont été fort licencieux à former de semblables mots [composés avec le préfixe négatif in]
de Gilles MÉNAGE dans Observ. sur la langue franç. 2e part. ch. 84
Ce qui produit les variations, les incertitudes, les égarements de ce ministre [Jurieu], et tous les autres excès de sa licencieuse théologie
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 6e av. III, 1
Homère est si excessivement licencieux qu'il ne paraît presque pas possible d'y rien ajouter à cet égard
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Disc. à l'Acad. franç. 25 août 1749
Entre cette prononciation licencieuse et irrégulière que l'usage a introduite dans l'entretien familier et la prononciation des prédicateurs et autres orateurs, il y a une moyenne qui n'est ni tout à fait si licencieuse que celle de la conversation, ni tout à fait si régulière que celle du barreau et de la chaire
de SAINT-RÉAL dans De la crit. ch. 12

HISTORIQUE

1
XVIe s.
En la saison la plus licentieuse de mon aage
de Michel de MONTAIGNE dans I, 77

ÉTYMOLOGIE

1
Licence.

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